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Curieuse affiche que celle de ce soir, puisque les ricains de PISSED JEANS s'intercalent entre GROWING et BORIS, en tournée commune dans l'hexagone. Si un rapport évident existe a priori entre les deux compères de tournée, en raison d'une certaine sensibilité « drone » plus ou moins exacerbée dans leurs sons respectifs, la parenté semble moins claire avec PISSED JEANS, quatuor officiant dans un punk-noise abrasif et exubérant.
A mon arrivée, GROWING a déjà entamé son set, et première constatation, ça ne drone pas tant que ça. Armé de deux guitares, de machines, pédales, et autres effets en pagaille, le duo balance une espèce de « technoise » à (très) fort volume : la musique est en effet beaucoup plus rythmique que prévu, le riffs de guitare sont échantillonnés, hachés, triturés et recrachés en boucles et superpositions plus ou moins denses pour un effet technoisant expérimental digne de l'école WARP Records des débuts (Aphex Twin en tête). La sauce prend plus ou moins bien et le son est assourdissant, présageant du meilleur pour la suite des hostilités. L'atmosphère s'épaissit fortement sur la fin du set, sous l'influence des larsens et des beats noisy, puis GROWING quitte la scène en avance sur le timing : leur set étant annoncé de 19h30 à 20h20, il s'achève en fait peu après 20h.
C'est donc PISSED JEANS qui enchaîne, dans une formation rock'n'roll de base chant, guitare, basse et batterie : la mise en scène est sobre, bassiste à gauche, guitariste à droite, la batterie sur le devant de la scène (la faute au set du batteur de BORIS ?) et le chanteur un peu dissimulé derrière les haut-parleurs. Le set du groupe démarre sur un énorme larsen de guitare posé sur un groove basse-batterie rampant, et on se dit immédiatement que la présence de PISSED JEANS n'est pas si déconnante sur cette affiche « drone et assimilés »… d'autant que le son est de plus en plus fort au fur-et-à mesure que la soirée avance. Le bassiste tient sa basse bien haut et joue tout aux doigts, dans la plus pure tradition des bassistes rock des 70's, le guitariste rondouillard se contorsionne sur son instrument qui vrombit littéralement et le fluet batteur martèle ses fûts énormes en cadence, puis le grand échalas blond vénitien qui fait office de chanteur entre en scène : l'animal braille et vocifère tout ce qu'il peut en gesticulant de son grand corps pas (encore) malade (quoique). Chaque membre du groupe est à fond et dégage une impression de puissance et de maîtrise, chacun dans son style complètement dévoué à leur musique, un rock cradingue, lourd et noisy qui tient tout autant de Black Flag, du MC5 et des Stooges pour ce côté punk mid-tempo, que de groupes plus modernes Jesus Lizard et Craw en tête pour le préposé au micro qui tient plus du « front-man » que du « chanteur » à proprement parler. Chanteur et guitariste alternent les incursions sur le maigre bout de scène qui subsiste devant la volumineuse grosse caisse, pendant que la section rythmique, semblant certes un peu bridée (sans vilain jeu de mot) tient la baraque. Sobriété derrière donc, et excentricité devant, exacerbée par ce chanteur qui finira par se caresser les pectoraux et le bidon après avoir tombé le t-shirt… pas (encore) malade ? Quoique… La poignée d'aficionados de PISSED JEANS, à qui les fans de BORIS auront volontiers cédé leur place dans le public finissent pas arracher un dernier morceau en guise de rappel improvisé. Un succès mitigé donc, mais de plutôt bonne augure compte-tenu des circonstances : le même groupe dans une salle plus modeste remplie d'un public plus sensible à sa cause promet un très bon moment, voire plus si affinités.
Retour à l'affiche « officielle », avec toujours un peu d'avance sur le timing annoncé… avance qui sera grignotée par l'installation sur scène des japonais de BORIS. L'impressionnant mur d'amplis, essentiellement estampillé Orange et Ampeg, est déjà monté et complété par un peu de Fender, car le groupe se présente ce soir en quatuor, Wata étant épaulée par un second guitariste. Fort de son statut de groupe « culte », une pléthore d'enregistrements dans sa musette pour des labels plus ou moins respectés, BORIS prend son temps avant d'investir la scène, dans des tenues et un décorum des plus clichesques, comme en témoigne le batteur en juste-au-corps. Car de clichés, les japonais ne sont pas avares : fumigènes, lights, chœurs abscons assurés par le trio historique, vocalises et poses de hardos (surtout de la part du batteur)… On en vient à se convaincre que les japonais sont à fond de second degré (leur nom venant d'un titre des MELVINS, dont l'humour décalé est maintenant légendaire), surtout à l'écoute des premiers morceaux joués dans une veine heavy-metal « tradi » servit par un son tellement fort qu'il en devient insupportable. BORIS serait donc la réponse japonaise à Manowar et à Motörhead réunis ??? Heureusement, le set évolue vers des contrées plus familières de la crédibilité underground, où on retrouve le stoner hargneux développé sur l'album Pink ou les aspirations drone-doom de At Last ou Feedbacker, le groupe restant cependant noyé dans son nuage du fumée colorée par les lights. Le batteur (encore lui !) nous offrira finalement le moment le plus cocasse de la performance des japonais, alors qu'elle s'achève sur un morceau doomesque à souhait : debout sur sa grosse caisse, il salue son public ravi du geste de Satan alors qu'un projecteur tourbillonne sur son gong.
Une soirée bien sympathique et riche en surprises donc, un grand merci à Summery Agency !
A mon arrivée, GROWING a déjà entamé son set, et première constatation, ça ne drone pas tant que ça. Armé de deux guitares, de machines, pédales, et autres effets en pagaille, le duo balance une espèce de « technoise » à (très) fort volume : la musique est en effet beaucoup plus rythmique que prévu, le riffs de guitare sont échantillonnés, hachés, triturés et recrachés en boucles et superpositions plus ou moins denses pour un effet technoisant expérimental digne de l'école WARP Records des débuts (Aphex Twin en tête). La sauce prend plus ou moins bien et le son est assourdissant, présageant du meilleur pour la suite des hostilités. L'atmosphère s'épaissit fortement sur la fin du set, sous l'influence des larsens et des beats noisy, puis GROWING quitte la scène en avance sur le timing : leur set étant annoncé de 19h30 à 20h20, il s'achève en fait peu après 20h.
C'est donc PISSED JEANS qui enchaîne, dans une formation rock'n'roll de base chant, guitare, basse et batterie : la mise en scène est sobre, bassiste à gauche, guitariste à droite, la batterie sur le devant de la scène (la faute au set du batteur de BORIS ?) et le chanteur un peu dissimulé derrière les haut-parleurs. Le set du groupe démarre sur un énorme larsen de guitare posé sur un groove basse-batterie rampant, et on se dit immédiatement que la présence de PISSED JEANS n'est pas si déconnante sur cette affiche « drone et assimilés »… d'autant que le son est de plus en plus fort au fur-et-à mesure que la soirée avance. Le bassiste tient sa basse bien haut et joue tout aux doigts, dans la plus pure tradition des bassistes rock des 70's, le guitariste rondouillard se contorsionne sur son instrument qui vrombit littéralement et le fluet batteur martèle ses fûts énormes en cadence, puis le grand échalas blond vénitien qui fait office de chanteur entre en scène : l'animal braille et vocifère tout ce qu'il peut en gesticulant de son grand corps pas (encore) malade (quoique). Chaque membre du groupe est à fond et dégage une impression de puissance et de maîtrise, chacun dans son style complètement dévoué à leur musique, un rock cradingue, lourd et noisy qui tient tout autant de Black Flag, du MC5 et des Stooges pour ce côté punk mid-tempo, que de groupes plus modernes Jesus Lizard et Craw en tête pour le préposé au micro qui tient plus du « front-man » que du « chanteur » à proprement parler. Chanteur et guitariste alternent les incursions sur le maigre bout de scène qui subsiste devant la volumineuse grosse caisse, pendant que la section rythmique, semblant certes un peu bridée (sans vilain jeu de mot) tient la baraque. Sobriété derrière donc, et excentricité devant, exacerbée par ce chanteur qui finira par se caresser les pectoraux et le bidon après avoir tombé le t-shirt… pas (encore) malade ? Quoique… La poignée d'aficionados de PISSED JEANS, à qui les fans de BORIS auront volontiers cédé leur place dans le public finissent pas arracher un dernier morceau en guise de rappel improvisé. Un succès mitigé donc, mais de plutôt bonne augure compte-tenu des circonstances : le même groupe dans une salle plus modeste remplie d'un public plus sensible à sa cause promet un très bon moment, voire plus si affinités.
Retour à l'affiche « officielle », avec toujours un peu d'avance sur le timing annoncé… avance qui sera grignotée par l'installation sur scène des japonais de BORIS. L'impressionnant mur d'amplis, essentiellement estampillé Orange et Ampeg, est déjà monté et complété par un peu de Fender, car le groupe se présente ce soir en quatuor, Wata étant épaulée par un second guitariste. Fort de son statut de groupe « culte », une pléthore d'enregistrements dans sa musette pour des labels plus ou moins respectés, BORIS prend son temps avant d'investir la scène, dans des tenues et un décorum des plus clichesques, comme en témoigne le batteur en juste-au-corps. Car de clichés, les japonais ne sont pas avares : fumigènes, lights, chœurs abscons assurés par le trio historique, vocalises et poses de hardos (surtout de la part du batteur)… On en vient à se convaincre que les japonais sont à fond de second degré (leur nom venant d'un titre des MELVINS, dont l'humour décalé est maintenant légendaire), surtout à l'écoute des premiers morceaux joués dans une veine heavy-metal « tradi » servit par un son tellement fort qu'il en devient insupportable. BORIS serait donc la réponse japonaise à Manowar et à Motörhead réunis ??? Heureusement, le set évolue vers des contrées plus familières de la crédibilité underground, où on retrouve le stoner hargneux développé sur l'album Pink ou les aspirations drone-doom de At Last ou Feedbacker, le groupe restant cependant noyé dans son nuage du fumée colorée par les lights. Le batteur (encore lui !) nous offrira finalement le moment le plus cocasse de la performance des japonais, alors qu'elle s'achève sur un morceau doomesque à souhait : debout sur sa grosse caisse, il salue son public ravi du geste de Satan alors qu'un projecteur tourbillonne sur son gong.
Une soirée bien sympathique et riche en surprises donc, un grand merci à Summery Agency !
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