Le nouveau nouveau neo-metal c'est donc le "post-beumeu", après le nouveau neo qu’était le "post-core".
Mention "spéciale" à l'indigence du live de MYRKUR, alors que sur disque je persiste à trouver ça pas mal... et gros show de DEAFHEAVEN qui m'ont fait me demander ce qu'auraient donné JOY DIVISION si ils avaient été Norvégiens.
PS: un vrai merci à Kongfuzi pour m'avoir fait gagner une invitation (après ma déclaration d'amour d'un goût vaguement douteux au rose/black-metal, qu'Edith Piaf me pardonne...).
Mention "spéciale" à l'indigence du live de MYRKUR, alors que sur disque je persiste à trouver ça pas mal... et gros show de DEAFHEAVEN qui m'ont fait me demander ce qu'auraient donné JOY DIVISION si ils avaient été Norvégiens.
PS: un vrai merci à Kongfuzi pour m'avoir fait gagner une invitation (après ma déclaration d'amour d'un goût vaguement douteux au rose/black-metal, qu'Edith Piaf me pardonne...).
Tout underground qu’il ait pu être, le « black-metal » au sens (très) large du terme n’est plus aujourd’hui réservé aux seuls membres du KVLT et autres légions satanistes.
RépondreSupprimerLe style n’a cessé d’évoluer dans des directions diverses et variées, et ce sont deux représentants d’un certain « post-black-metal » que Kongfuzi Booking fait jouer ce soit au Trabendo.
MYRKUR qui ouvre la soirée est à la base un projet solo, dont le style peuplé de misanthropes et sociopathes en tout genre, regorge. Sur scène l’artiste norvégienne s’est entourée d’un vrai groupe pour donner vie à un répertoire initialement convaincant, mais qui peine franchement à passer l’épreuve du live.
Si son dernier album est plutôt bon dans un style (post-)black-metal assez mélodique et gentiment popisant (pour le pas dire Evanescent), sa musique s’avère définitivement trop richement arrangée pour être retranscrite correctement sur scène. Le son est franchement mauvais et les poses tous biceps et tatouages dehors du bassiste et du guitariste n’arrangent rien : ça sonne mal et le rendu est assez artificiel (et bancal) alors que l’univers proposé sur disque mérite de toute évidence un autre traitement, certainement moins « rock » et peut-être plus introspectif que ce qui a été vu ce soir.
Quoi qu’il en soit le public est là pour DEAFHEAVEN et la salle n’est pas loin d’afficher complet pour le début du set des américains qui jouaient encore il y a quelques années à la Miroiterie (feu le plus vieux squat d’artistes de Paris).
Le moins que l’on puisse dire c’est que le groupe ne paie pas de mine : loin des poses « evil-metol » de la première partie, les musiciens arborent un look « tshirt-jeans-baskets » tout ce qu’il y a de commun, et seul le chanteur est en noir. Le contraste entre ce dernier et le reste du groupe s’accentue encore avec le début des hostilités : c’est lui et lui seul qui assure le spectacle pendant que les autres restent concentrés sur leurs instruments, et balancent ce mix qui a fait leur notoriété, entre black-metal énergique à défaut d’être haineux, accalmies toutes post-rock et shoegaze bien vaporeux pour lier le tout.
Ça joue vite et fort, le batteur envoie du blast, le bassiste et les guitaristes se révèlent inspirés, et le front-man « hurlule » (hurle/hulule) ses paroles et exhorte un public qui le lui rend bien, un spectateur venant même faire un passage au micro dans la rage et la bonne humeur. Qu’on aime ou pas le style pratiqué et qu’on verse ou pas dans la « polémique » qui l’entoure, force est de constater que DEAFHEAVEN maîtrise son propos. Le chanteur finira d’ailleurs à crowd-surfer allongé sur le dos tout en continuant à « hurluler » : à défaut de la haine et de la misanthropie autrefois systématiquement de mise dans ce style musical, on aura eu droit à une bonne dose d’intensité et d’énergie.